Etat des Lieux 1

Une pérégrination sur le thème du féminisme en 2012, qui me semble si nébuleuse. Pour certains, c'est une affirmation, une prise de position, une désobéissance civile, et pour d'autres une forme d'extrémisme… des paroles et des actes pour plus de liberté. Qu'est-il arrivé au féminisme? Comment est-il perçu, comment était-il défini à cette époque ?

En raison de l'immensité de la question et parce qu'elle a été si largement couverte, j'ai ressenti le besoin d'aller vers les autres, de les écouter à travers l'utilisation de conversations enregistrées, afin que la personne interrogée se sente à l'aise avec un certain type d'entretien, avec un sentiment d'intimité. Comme un micro-espace de liberté pour repenser et redéfinir les schémas de connaissance et mieux questionner les systèmes de représentation que nous utilisons.

Pour nous, le corps est la mesure du monde, « l'interface entre social et individu, nature et culture, physiologique et symbolique ». C'est pourquoi j'ai voulu introduire des visuels sur l'être social en relation avec l'espace qu'il occupe. Des photographies qui peuvent représenter une physicalité cartographiée mais vivante via sa peau, sa voix – une physicalité protéiforme, informe, parfois usée par la vie, intime ou non, maltraitée et intrinsèque à chaque femme et, bientôt, à chaque homme avec qui j'ai parlé , décrivant des gestes personnels en évoquant le féminisme en connaissance de cause ou non, avec aversion, curiosité, générosité ou humour, et faisant souvent preuve d'une grande sensibilité.